C'est l'histoiiiire de la viiiie (part. 3)

On m'installe dans la salle de travail, je dois me mettre toute nue pour enfiler leur blouse moche, puis je m'allonge sur la table. On me pose le monitoring pour surveiller le bébé et les contractions, puis on met un drap sur les jambes, on me pose un cathéter sur le dessus de la main (aie ça fait mal) et tout à coup je me sens pas bien : j'ai la tête qui tourne, la nausée... je suis en train de faire une chute de tension. Ça fait un drôle d'effet ! Le cathéter va servir immédiatement, puisque pour éviter que je ne tombe dans les pommes, on me passe un perf de produit miracle. Et effectivement ça marche pas mal, je passe de 8 à 12 de tension en quelques secondes, ça va tout de suite mieux. Quand tout est ok, l'étudiante sage-femme tourne les projecteurs sur le mur pour faire une lumière tamisée, et on nous laisse seuls dans la salle, il faut que le travail se fasse.

Je bouquine pour faire passer le temps. La radio a le temps de diffuser 10 fois au moins la chanson "Over the Rainbow" de Iz, pendant que mon ventre continue sa danse de la contraction. Ca travaille, mais je n'ai toujours pas trèèèès mal. Et si j'accouchais sans péridurale ? Allez, chiche ! (Mais oui ma fille, espèce d'inconsciente va !)

Vers 2h30, l'anesthésiste arrive pour me faire la péri. Quoi ? Déjà ? Mais j'ai même pas mal ! Enfin, si, un peu, mais on a le temps ! Finalement je ne sais pas si j'ai encore envie qu'on m'enfonce cette aiguille dans le dos, surtout que les douleurs me paraissent vraiment pas si horribles. Bon, de toute façon c'est trop tard, j'ai demandé la péri, alors je vais l'avoir !

On me demande de faire le dos rond, et une petite piqûre plus tard, je sens qu'on touche à mes vertèbres. Ça ne fait pas mal, juste une sensation étrange, comme si on frottait mes os les uns contre les autres.

Voilà, j'ai un 2° cathéter dans le dos et je vais pouvoir accoucher sans douleur.

On me dit d'appuyer sur la pompe quand j'ai mal, mais comme je n'ai pas tellement mal, je n'appuie pas ou que très peu. Je préfère garder du produit pour quand les choses sérieuses commenceront !

La nuit passe, je commence à avoir de plus en plus mal, mais j'ai beau appuyer sur la péridurale, la douleur ne passe pas. Je ne sais pas pourquoi, mais mon corps a décidé que la péri ne marcherait pas, du moins pas totalement. Je sens mes jambes qui s'engourdissent de plus en plus, mais les contractions sont toujours là, elles. Et elles font un mal de chien !

J'ai chaud, j'ai froid, j'ai mal au ventre et j'ai envie de mourir. C'est pas des douleurs de règles, c'est pire. On dirait qu'un 35 tonnes roule sur mon ventre, enfin je ne sais pas, à ce moment là je n'ai même plus envie de réfléchir aux mots tellement j'ai mal, et je n'ai qu'une envie, qu'on m'achève, là maintenant.
Je ne sais même pas comment je vais avoir la force de pousser dans quelques heures, je suis déjà vidée d'essayer d'accompagner les contractions en utilisant les techniques de respiration qu'on a apprises au cours de préparation à l'accouchement.
Au bout d'un moment, ça fait tellement mal que j'ai juste envie de serrer les dents et envoyer chier la vie. Accompagner les contractions, mon cul oui. Voilà en résumé. En en plus, je me prépare à une seconde chute de tension... Le sage femme revient m'examiner, et le col bouge, mais encore trop lentement. Du coup, on rappelle l'anesthésiste pour qu'il m'injecte autre chose et qu'on puisse passer « aux choses sérieuses ».

Je ne sais pas exactement ce qu'ils m'ont envoyé dans le dos, mais ça a été une vraie délivrance. Mon ventre a fini par s'endormir lui aussi, et ça a été un vrai soulagement. A partir de là, j'ai pu récupérer un peu de forces pour la suite.

Le sage femme me dit qu'ils vont m'aider à faire avancer le travail en rompant la poche des eaux et en me mettant une autre perfusion pour déclencher de nouvelles contractions, plus fortes et plus rapprochées. Mais je m'en fous, vu que je ne sens plus rien !

Le travail est donc accéléré, je lis toujours mon bouquin et je n'attends plus qu'une chose, qu'on en finisse ! Il est 8h du matin maintenant, je dis au revoir à ma petite équipe de nuit pour laisser place au personnel de jour...

Comments

[Lise]

c'est toujours superbe les récits d'accouchement
Merci de faire partager cela!