C'est l'histoiiiire de la viiiie (part. 4 - fin)

Maintenant, une personne reste toujours avec moi pour vérifier la progression du bébé. On me fait prendre une position sur le côté pour l'aider à descendre plus vite dans le bassin, mais au bout d'une demie-heure je ne tiens plus et je me remets en position semi-assise.

Vers 10h, tout s'enchaîne, j'ai en permanence 2 ou 3 personnes braquées sur mon entrejambes, et qui vérifient tout : l'ouverture du col, la progression du bébé, le monito. J'ai encore une faiblesse, on me remplace la perf miracle. Une des sages-femmes va chercher un arceau métallique, et le pose au dessus de mon lit. Je comprends que je vais devoir poser mes pieds dessus pour pousser (dans le genre, je pourrais me vanter de ne pas avoir du mettre mes pieds dans les étriers, chouette).
Vers 10h50, ça y est, les sages-femmes me disent qu'on voit la tête du bébé et que je vais enfin pouvoir pousser.

Je prends une grande respiration et j'essaye de pousser du mieux que je peux, mais j'ai l'impression de pousser pour rien. Je ne sens rien, et les sages-femmes semblent contrariées... En vérité, c'est parce que mon périnée est trop tonique, et retient la tête du bébé. Je devrais réussir à pousser tout en relâchant mes muscles ! (Ah ouais, et comment on fait ça ?! Non mais franchement !)
La tête avance, mais doucement. Une des sages-femmes me demande si je veux sentir les cheveux du bébé entre mes jambes.
Wow wow wow, je ne sais pas trop là... mais bon, je pense que si je ne le fais pas, je vais m'en vouloir à vie, alors je passe ma main, et ça fait vraiment bizarre ! Mais, j'ai touché ma fille, pour la première fois !

Au bout d'une demie-heure, le médecin sur place décide de donner un coup de pouce à la nature (et je prie intérieurement "pas les forceps, pas les forceps"). Et il dégaine... Une ventouse, OUF !
Je ne vois pas trop ce qui se passe, mais je continue de pousser et là, bizarrement ça va beaucoup plus vite :-). La tête sort, les sages-femmes prennent le relai pour couper le cordon, qui se trouve autour du cou, puis elles font sortir les épaules, je pousse encore un peu mais le plus dur est fait. Et en quelques minutes, elle est là.

Je vois les sages-femmes sortir son corps, puis me poser ce petit bébé tout gluant sur la poitrine. Elle ne crie pas beaucoup et elle est un peu bleue, mais ça y est, je suis maman... C'est peut être le seul moment de ma vie où je me sens vraiment femme maintenant, une femme qui donne la vie. Dans ma vie de tous les jours j'ai du mal à me sentir femme, je me considère comme une éternelle ado, et pourtant là ça me paraît évident. Peut être que je ne ressentirai plus jamais ça de ma vie après...

Ce moment ne dure pas longtemps, on me retire la puce pour la peser et la mesurer, pendant qu'on me fait expulser le placenta. (autant dire qu'après avoir pondu un œuf de 4 kilos, ça me paraît facile, en une poussée c'est terminé.)
Le papa accompagne les dames faire les soins du bébé, et puis il la prend dans ses bras. Pendant ce temps, on me suture une petite déchirure, et quand tout le monde est propre, on me remet la petite sur la poitrine et on nous laisse un peu plus de 2 heures, seuls, tous les 3, dans la salle d'accouchement.

Et voilà, ce que nous attendions depuis 9 mois vient de se produire. Nous sommes parents. Pour la vie.

Comments

[Marie/I-think]

Ce n'est pas très gentil de me faire pleurer au travail...

[Almandre]

oh c'est chou...!