Une des raisons pour lesquelles je n'ai pas continué d'alimenter mon blog de grossesse est sans doute que je n'ai pas tellement aimé cette période de ma vie. Oh, je vous vois déjà d'ici, avec votre sourcil relevé... C'est quoi encore cette mère indigne qui balance sur la grossesse ?!

Soyons honnête, j'ai pas tellement kiffé la vibe. Ces 9 mois qui viennent de s'achever ont été les plus longs et les plus pénibles de ma vie.

J'aurais bien aimé, moi, avoir la grossesse radieuse, le teint frais, la mine réjouie. Les jambes légères, le sourire en coin, et les compliments qui pleuvent.

La grossesse, je l'attendais comme le messie, elle devait me faire ressembler à la page 72 du catalogue La Redoute.Et puis la nature en a décidé autrement, et elle m'a fait ressembler à Morticia Adams. Avec les jambes du bonhomme Michelin.

Ca a commencé par 4 mois de tête dans la cuvette des toilettes, charmant. Enfin, je ne vais pas jouer les ingrates, ça m'a permis de perdre du poids et de commencer la grossesse avec un score négatif sur la balance, c'est toujours ça de pris ! Et puis ça a continué : avec une sciatique, un dérèglement hormonal, une gingivite, de l'anémie, de la rétention d'eau, du reflux gastrique, une belle pubalgie, des vergetures, des migraines à n'en plus finir, j'en passe et des meilleures.
Et enfin, il y a eu le repos strict ordonné par le médecin à 7 mois pour cause de col ouvert...

Objectivement, la grossesse s'est quand même bien passée. A part ces désagréments, je n'ai rien eu de grave, et la santé du bébé n'a jamais été mise en danger. Mais quand on me connait un peu, on comprend que le tout cumulé, ça m'a vite fait péter un câble. C'est la perte du contrôle de soi, et de l'autonomie qui a été le plus difficile à gérer. Ne plus pouvoir me promener sans finir comme ma grand-mère, ne plus pouvoir faire mes courses, ne plus savoir lacer mes chaussures, ne plus maitriser le tour de mon ventre...

Alors maintenant que j'ai accouché, et que mon corps reprend des proportions normales et connues, je me sens revivre.
Je redécouvre ma garde robe, je retourne à la boulangerie et fais des balades dans mon quartier sans finir rouge tomate et essoufflée, je peux de nouveau mettre mes chaussures (oui, car avec la rétention d'eau, je n'avais plus aucune paire qui m'allait, plus aucune !), faire mes lacets seule.
Je savoure des plaisirs simples mais oubliés : manger des sushis, commander des steaks saignants au resto (voire bleus, mes préférés), manger des tartares, rêver d'un bon carpaccio, couper mes migraines avec de l'ibuprofène, me doper au café... Et surtout, je peux re-prendre l'apéro !

Il va falloir encore quelques temps avant que je ne me pose plus 30.000 questions lorsqu'il faut que je prenne un médicament, ou que je dise oui quand on me propose un verre de vin, mais qu'est ce que ça fait du bien de se retrouver !

(Mais je vous rassure, j'ai beau détester la grossesse, le bonheur d'être maman est bien plus fort et je suis tout à fait prête à remettre ça. Pas tout de suite, mais cette expérience ne sera pas l'unique !)

L'histoire d'une résurrection

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